Le Château de Quéribus :
Ce « rocher de buis », ce « dé posé sur un doigt », cette « citadelle du vertige », du haut de ses 729 m d’altitude, surveille le Grau de Maury, le massif des Corbières, les Fenouillèdes et toute la plaine du Roussillon depuis plus de 1000 ans.
Dès 1021, le castrum fait partie de la vicomté de la Fenouillèdes, puis est successivement rattaché au comté de Barcelone en 1111 et à la couronne d’Aragon en 1162.
Lors de la croisade contre les Albigeois, le château est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, hérétique notoire et farouche opposant aux Croisés ; il devient alors un refuge pour les Cathares qui réussiront à y demeurer jusqu’en 1255. C’est alors que Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d’Auteuil, de s’emparer du château ; ce qu’il fait au terme d’un siège de 3 semaines.
A partir du traité de Corbeil en 1258, le château devient une place-forte maîtresse du dispositif défensif français sur la frontière entre la France et l’Aragon, dont le commandement est Carcassonne ; il devient donc « un des cinq fils de Carcassonne : Quéribus, Aquilar, Peyrepertuse, Puilaurens et Termes ». Il ne perdra son rôle stratégique qu’en 1659, lors de la signature du traité des Pyrénées qui fixe définitivement la frontière franco-espagnole.
A partir de cette date, le château se dégrade peu à peu et devient un repaire de brigands, et ce jusqu’à son classement « Monument historique » en 1907. Depuis, il n’a cessé d’être l’objet de nombreuses restaurations et de fouilles archéologiques.
Actuellement, il présente 3 enceintes étagées au sommet et le long de la falaise qui font découvrir 4 siècles d’évolutions de l’art défensif. Le donjon est une tour polygonale aux murs très épais, offrant à l’intérieur une salle gothique avec un superbe pilier retenant la voûte nervurée de 4 croisées d’ogives.
Du haut de la terrasse, qui se trouve sur la tour rectangulaire accolée au donjon, s’ouvre un extraordinaire panorama sur les Pyrénées, la Méditerranée et les vignobles de Corbières.